- Acteurs principaux : Becky Fischer, Mike Papantonio
- Réalisateur : Heidi Ewing, Rachel Grady
- Tranche d'âge : Public Averti
- Durée : 1h25.
- Année de sortie au cinéma : 2006
- Année de sortie du DVD : 2009
- ASIN : B001JHI7MQ
- Présentation : Les familles que vous verrez dans le film représentent une force électorale influente qui fait de plus en plus entendre sa voix dans la vie culturelle et politique américaine. Elles préparent non seulement le retour de Jésus, mais elles s'apprêtent également à "reprendre le pouvoir en Amérique au nom du Christ", entraînant avec elles leurs enfants. Des enfants qui attendent de recevoir la parole divine, et s'agitent, en transes, comme possédés, quand l'Esprit-Saint parle en eux ; des mômes qui maudissent Harry Potter - parce qu'un héros sorcier est une chose sacrilège ; des gamins qui vénèrent le leader de leur pays, et embrassent son effigie en carton...
- Mon avis : Pire qu'un film d'horreur.
A l’heure où l’islam passe pour la religion du complot et du repli communautaire, ‘Jesus Camp’ remet les points sur les i en nous offrant une plongée vertigineuse dans le milieu évangéliste américain. L’islam, justement, est prétexte à un embrigadement de la jeunesse : “Les musulmans entraînent leurs enfants, nous devons donc le faire aussi.” Le décor est planté : il n’est plus question d’éducation religieuse mais de préparation guerrière. Ces enfants sont hors du système éducatif traditionnel - les évangélistes rejettent le darwinisme et autres enseignements classiques. Privés de tout contact hors de leur communauté, ils forment un véritable Etat dans l’Etat. Les enfants subissent un endoctrinement qui est particulièrement bien rendu par le documentaire : le ridicule de certains comportements parvient souvent à nous faire rire, avant que le sérieux et l’abnégation avec lesquels ces élucubrations sont tenues ne nous donnent froid dans le dos.
Dans le “Jesus Camp”, camp de vacances que les enfants, très jeunes pour certains, vivent comme une récompense, tout est voué à modeler les esprits. Musique, images, jouets, tout est utilisé, instrumentalisé, détourné pour servir LA cause. Le message est sans équivoque, extrémiste, politique. Bush est adoré (notamment dans une scène hallucinante où est adulée une statue en carton de président), les juges favorables à l’IVG sont honnis. Les bambins prennent pour eux les “millions de cadavres” causés par l’avortement, sombrent dans des transes impressionnantes, pleurent, et huent les ennemis du mouvement comme un troupeau docile. Les évangélistes l’ont bien compris : la génération qu’ils forment sera au pouvoir demain, le crâne bourré d’idées régressives, extrémistes, violentes et sectaires.
Brillamment mené, "Jesus Camp" fait partie de ces documentaires qui vous laissent un sale arrière-goût. On a beaucoup appris, mais rien de très rassurant…
Si après ce documentaire, la personne pense toujours que seul la religion musulmane endoctrine ses enfants et ben ils se trompent sur toute la ligne.