˜ Titre : Macbeth.
˜ Auteur : William Shakespeare.
˜ Illustration de couverture : Lady Macbeth somnambule, d'Artus Scheiner.
˜ Genre : Théâtre fantastique.
˜ Éditeur : Folio.
˜ Collection : Folio Classique.
˜ Pages : 166.
˜ ISBN : 978-2-07-043900-3.
˜ 4ème de couverture : Ce qu'un homme ose, je l'ose ! Viens à moi
Sous l'apparence de l'ours russe le plus farouche,
Du rhinocéros le plus hérissé, du tigre
Le plus féroce de l'Hyrcanie. Prends toute forme
Sauf celle-ci, et mes nerfs assurés ne trembleront pas.
Ou encore : revis, défie-moi
Au combat à l'épée jusque sur la lande déserte
Et si je reste ici à trembler de peur, tu pourras me dire
Une poule mouillée. Va-t'en, va-t'en,
Horrible spectre, image sans substance !
(Acte III, scène 4)
Je vous livre également un extrait du préface qui me paraît faire une très bonne présentation de l'œuvre :
"Rien de semblable [à Hamlet] dans Macbeth, que Shakespeare écrit pourtant bien après Hamlet, cinq ans plus tard. Dès la première scène l'accent y est placé avec grande force sur la réalité supranaturelle de figures qui y représentent le mal, et par conséquent sur celui-ci même : puisque ces "sorcières", ce sont en fait des démones, et qui forment un projet d'où doit résulter que Macbeth perdra son âme. Et ces êtres qui semblent déboucher d'un authentique autre monde resteront actifs, à l'arrière plan, jusqu'à la fin de l'action, un signe en étant qu'au IVè acte Macbeth va les consulter là même où bout leur affreux chaudron, cependant que leurs ineptes propos, qui pourraient passer pour une faiblesse de la pièce, résonnent, glapissements et ricanements, d'une façon qui est là pour rappeler qu'au dehors du monde de Dieu c'est l'incohérence qui règne, autant qu'une affreuse nocivité, mais rien qui pour autant devrait nous paraître de l'irréel.
Même si le démon n'est pas clairement n'est pas clairement identifié dans Macbeth comme l'adversaire de Dieu, et même si le dieu chrétien ne semble guère présent dans cette ultime des réflexions de Shakespeare sur les abîmes du mal, on sent que quelque chose y veut néanmoins nous convaincre, que la face sombre de l'Être a une vie, une sorte de volonté, et qu'elle est
en période d'activité, comme on le dit d'un volcan, au moment où l'action commence.
Cette œuvre, Macbeth, postulerait-elle donc un arrière-monde que d'autres tragédies de Shakespeare, et ses comédies, et ses "romances", relèguent dans le passé de l'esprit ?
Trahirait-elle un reste de perception archaïque chez un poète à d'autres moments si capable d'un point de vue moderne ? "(Par Yves Bonnefoy)
˜ Mon avis : Un classique auquel il serait dommage de passer à côté !